Omar, comment sentez-vous ce Clasico ?
A ma connaissance, ce match est le seul dans le monde qui donne toujours à parler, avant, pendant et après. Il y a toujours du suspense, des débats, des incidents. On a la chance d’avoir toujours deux équipes avec des individualités qui sont tous des internationaux. C’est rare. Avec, en plus, cette rivalité qui met un piquant unique à chaque confrontation.
Quel est votre favori sur le papier ?
Ce sont deux équipes proches, déjà au classement, et qui semblent fortes au même moment. Donc, ce sera forcément équilibré même un favori ne se dégage jamais vraiment dans un tel match. Ce sont des profils différents et ça dépend de la sensibilité footballistique de chacun : préfère-t-on le duo Yamal-Lewandowski à Vinicius-Mbappé ? C’est une histoire de goût et de notre rapport au football.
De goût et d’absences. Rodrygo et Courtois sont forfait…
Oui, cela peut effectivement être un élément important. Pour le coup, je pense que l’absence de Rodrygo peut arranger Ancelotti, comme ça, il va pouvoir libérer Bellingham et jouer avec trois milieux.
« Mbappé est déjà dans l’avion »
Quel regard porter sur le début de saison de Mbappé ?
Le côté très positif, c'est qu’il montre une personnalité très présente. Comme on dit, il peut « donner un coup sur la table » à tout moment. A aucun moment, on ne l’a senti en train de sa cacher et de ne pas assumer son statut. Il a montré des choses intéressantes. De l’autre côté, c’est Kylian Mbappé, oh ! Il est déjà dans l’avion, assis confortablement, à grande vitesse, et on aimerait bien qu’il s’envole ! On attend des émotions et qu’il arrive à convoquer la gloire. Aujourd’hui, il sera bien sûr titulaire et il est intouchable de par son statut mais on ne peut pas encore le considérer comme indispensable.
N'avez-vous pas la nostalgie de l’ère Ronaldo vs Messi ?
Avec eux, on a vu la légende s’écrire sous nos yeux. Il y avait toujours des étoiles. Maintenant, on est entré dans un cadre plus collectif, moins individualiste. Attention, avec Yamal, Vinicius et compagnie, on a encore la crème du football et ça personne ne peut le nier.
On dit souvent que ce genre de matches se joue au milieu. C’est votre avis ?
Absolument pas. Ça, c’est une théorie très française ! En Argentine, on dit qu’il faut donner le ballon à un tel ou un tel pour marquer. Et le reste, ce n’est que de la littérature ! Après, le Clasico peut se jouer sur les coups de pied arrêtés même si le Barça ne marque plus beaucoup dans ce secteur depuis le départ de Messi ! Et au Real Madrid, Vinicius tente mais il n’y a pas non plus de vrai spécialiste.
Bellingham est-il bridé cette saison ?
En réalité, son début de saison l’année dernière lui cause du tort. Après 8 journées, il avait marqué plus de 10 buts. C’était beaucoup trop ! Des fois, je dis que le hasard devient très ami avec le football et c’était exactement le cas de figure avec lui. Cette saison, il est plus dans l’ombre mais, quelque part, il sait le faire. C’est un Anglais, il aime courir, tacler et se sacrifier.
A ses côtés, voyez-vous un réelle progression chez Tchouaméni ?
Ancelotti dit de lui que c’est le joueur qui donne l’équilibre mais, pour moi, l’équilibre ne doit pas exister dans le football ! Soit tu attaques, soit tu défends ! Si on joue à un jeu où on veut de l’équilibre, il faut qu’on aille jouer aux échecs !
Côté Barça, la défense n’est-elle pas plus solide qu’avant ?
Je reste sceptique sur ce point parce que le Barça concède énormément d’occasions et il joue très haut donc il y a beaucoup d’espaces. Le Real sera un bon test, justement, pour voir s’ils oseront s’aligner, aller défendre haut sur les Merengue. Avec Mbappé et Vinicius, j’ai un gros doute. Ce que je pense, c'est que ce samedi on verra un nouveau Barça.
Bastien AUBERT
Pour résumer
But! a interrogé le truculent Omar Da Fonseca, consultant vedette de beIN SPORTS qui s’apprête à commenter un Clasico de feu entre le Real Madrid et le FC Barcelone, diffusé en exclusivité sur beIN SPORTS 1 ce samedi à 21h10.