Ballon d’Or 2025 : le Maroc en colère après la 6ème place d’Achraf Hakimi !

Pour Achraf Hakimi, cette édition du Ballon d’Or 2025 avait tout d’un rendez-vous avec l’histoire. Pourtant, la soirée du sacre a rapidement viré à l’amertume pour le défenseur marocain, relégué à une sixième place qui ne passe décidément pas à Rabat, Casablanca ou Paris. À travers tout le Maroc, supporters et observateurs ne cachent plus leur frustration, dénonçant une injustice criante après l’année phénoménale réalisée par leur idole. Analyse d’une indignation qui transcende le simple classement.
Une sixième place qui ne passe pas au Maroc
Qui aurait imaginé Achraf Hakimi si loin du podium, après une saison pleine ? Sur les réseaux sociaux marocains, la déception laisse vite place à la colère : “Hakimi aurait dû être top 3 !”, lance un supporter. Pour beaucoup, ce classement reste une énigme. Le capitaine des Lions de l’Atlas a multiplié les prestations de haute volée, empilant 11 buts et 16 passes décisives en 55 matches toutes compétitions confondues. De quoi nourrir de sérieux espoirs de voir le Maroc rayonner sur la planète football.
Sa capacité à peser sur les moments clés, à élever le niveau lors des rencontres à enjeu, et sa présence incontournable dans les plans du Paris Saint-Germain comme de la sélection nationale, achevaient de faire de lui un prétendant légitime. “Hakimi a redéfini les standards modernes du latéral droit, son talent parle pour lui, mais on préfère l’ignorer”, résume sans détour un média proche de la fédération marocaine.
Des statistiques impressionnantes, mais une distinction qui échappe
La frustration marocaine est d’autant plus vive que les chiffres de la saison d’Hakimi parlent d’eux-mêmes. Pisté par les plus grands clubs européens depuis son envol à Madrid, l’arrière droit du PSG incarne l’archétype du joueur moderne : rapide, précis, capable de défendre comme de marquer. Depuis son arrivée à Paris, sa valeur marchande s’est envolée pour atteindre 80 millions d’euros en 2025. Un symbole incarné sur le terrain par sa régularité et sa combativité.
Ce qui révolte aussi, c’est la rareté avec laquelle les défenseurs sont récompensés sur la scène mondiale. L’attaque fait rêver, elle séduit les jurés, mais que manque-t-il à un joueur qui allie débauche d’énergie défensive et poids offensif décisif ? La question semble taboue dans l’organisation du prix, où le fameux “poste défensif” sert encore de plafond de verre, comme l’a rappelé récemment la presse marocaine.
PSG, France Football : des choix qui divisent
Derrière cette déception, une autre fracture se dessine. Car en coulisses, l’attitude du Paris Saint-Germain n’a pas échappé aux critiques. La direction du club de la capitale a publiquement pris fait et cause pour Ousmane Dembélé, préférant pousser le dossier de l’attaquant plutôt que celui d’Hakimi. Un choix qui a jeté un froid dans le vestiaire, selon plusieurs témoignages. “Hakimi a été sacrifié par le PSG, qui l’a relégué au second plan au moment crucial”, soufflent des proches du joueur.
Ce soutien affiché à Dembélé a-t-il pesé dans la dispersion des voix ? Beaucoup au Maroc le pensent, d’autant que la presse française s’est montrée particulièrement présente pour valoriser ses favoris. Au final, Dembélé, largement plébiscité, devance Lamine Yamal (auteur d’une saison exceptionnelle et déjà récompensé par le Trophée Kopa), alors que le nom d’Hakimi s’éloigne du sommet.
Supporters et médias marocains vent debout
Dans les colonnes des journaux marocains, la gifle est prise de front. “Que fallait-il de plus à Hakimi ?”, tonne L’Opinion, qui parle d’“injustice dorée” face à la sous-évaluation chronique des joueurs africains. L’idée d’un système verrouillé revient en boucle. “Le Ballon d’Or préfère-t-il figer ses lauriers dans certains hémisphères du football ?”, questionne une plume locale. Pour “Al-Mountakhab”, ce classement est un véritable choc, “une occasion manquée d’écrire l’histoire, une justice qui se perd dans ces récompenses individuelles.”
Dans les rues de Casablanca, les discussions enflammées fusent. “Hakimi, c’est la fierté d’un peuple. Sa loyauté, son humilité, son niveau, tout était là. C’est notre Ballon d’Or du Cœur !”, s’enthousiasme un vendeur de maillots reproduisant fièrement le numéro 2 du PSG. La déception ne ternit pas l’affection : bien au contraire, elle la décuple.
Hakimi, symbole d’une injustice plus large ?
L’affaire Hakimi rouvre un vieux débat sur la distribution des honneurs individuels dans le football mondial. Depuis juillet 1995 et le sacre de George Weah, l’Afrique attend toujours un nouveau représentant au sommet. Hakimi, avec son double passeport mais son cœur marocain, incarne cette excellence trop souvent reléguée à l’arrière-plan. “Ignorer un joueur qui coche toutes les cases, c’est valider un football à deux vitesses”, analyse un journaliste de la presse sportive de Rabat.
La polémique ne se limite pas à l’identité, elle englobe aussi la valorisation des défenseurs. “À ce rythme, il serait plus honnête de créer un Balon d’Or réservé aux attaquants, et d’assurer une récompense équitable à tous les postes”, lance ironiquement un chroniqueur. Une remise en question profonde, qui interroge le système de votes et la prétendue objectivité des critères.
Un revers qui laisse des traces pour l’Afrique
Au-delà de la déception personnelle, ce classement affecte tout un continent. Si le Maroc rêvait d’un coup d’éclat, il doit désormais digérer cette désillusion — et s’inquiéter pour la suite. Le Ballon d’Or Africain pourrait également échapper à Hakimi, devancé dans le palmarès mondial par Mohamed Salah. “Logiquement, Salah part avec une longueur d’avance”, regrettent déjà certains supporters. Difficile alors pour le capitaine des Lions de l’Atlas de ne pas ressentir une forme de lassitude : “Les récompenses ne font pas les joueurs”, philosophe un fan, un brin fataliste.
Si le Ballon d’Or institutionnel semble hors de portée, la reconnaissance populaire reste, elle, bien vivace. Hakimi demeure un héros pour toute une génération, la preuve qu’au-delà du prestige, il existe une autre forme de reconnaissance, celle plus intime et plus précieuse, qui s’ancre dans la mémoire collective, sur tous les terrains du continent.