ASSE : Dall’Oglio lâche deux nouvelles bombes sur le mercato de Kilmer

Olivier Dall'Oglio
Bastien Aubert
7 octobre 2025

Bousculée par la concurrence étrangère, l’AS Saint-Étienne tente de préserver ses talents les plus prometteurs face à l’appétit des grandes écuries européennes. L’ancien entraîneur des Verts, Olivier Dall’Oglio, lève le voile sur les les parcours contrastés de Djylian N’Guessan et Mathis Amougou.

Formation : des talents disputés par l’Europe

L’ASSE, à l’instar de nombreux clubs français, voit ses jeunes éléments régulièrement sollicités par l’étranger, souvent avant même leurs débuts professionnels. Cette bataille pour garder les pépites du centre est devenue un enjeu majeur. Un simple faux pas dans cette gestion peut précipiter le départ d’un joueur, comme en témoignent certains épisodes récents sur le marché des transferts, à l’image de l’offre refusée de 7,5 millions d’euros pour Djylian N’Guessan.

Promesses et exigences : le cas Djylian N’Guessan

Repéré très tôt, Djylian N’Guessan incarne cette précocité qui séduit toute l’Europe. « Moi à Sainté, j’ai vu Djylian N’Guessan. Il a du talent, c’est évident. Mais il n’était pas prêt pour la Ligue 1. C’est un 2008. Il venait d’avoir 16 ans. Mais pour le conserver, on lui a promis la Ligue 1. Là, il y a une vraie réflexion à avoir », souligne Dall’Oglio dans Top Mercato. Une décision prise pour ne pas perdre son diamant trop tôt, mais qui pose la question de l’équilibre entre ambition et préparation.

Ce coup de projecteur sur N’Guessan rappelle combien il est difficile pour un club comme l’ASSE d’assurer à la fois la progression sportive du jeune joueur et la protection de ses propres intérêts. La notion de patience est souvent sacrifiée sur l’autel de l’immédiateté, avec le risque de griller des étapes essentielles.

Ambition et rigueur : l’exemple Mathis Amougou

Autre trajectoire, autre tempérament. Mathis Amougou, milieu central aujourd’hui au RC Strasbourg, a lui aussi marqué de son sérieux son passage dans le Forez. Dall’Oglio se souvient : « C’est un garçon hyper sérieux, il n’y a pas de souci. Chez nous, c’était un peu le chouchou mais moi je lui disais : “Je ne vais pas te chouchouter”. Alors, on le protège quand même un peu, mais lui avait l’ambition de jouer en Ligue 1 à 17 ans. Je lui disais qu’il fallait me montrer qu’il pouvait, et pas que sur une séance, sur quelques semaines au moins. »

Ce besoin d’encadrer, sans freiner la progression, révèle la complexité du rôle d’entraîneur-formatteur. Pour Amougou, la transition s’est faîte avec patience et méthode, tout en répondant aux attentes suscitées par sa polyvalence et ses expériences en équipe de France jeunes. Le chemin entre promesse et réalité du monde pro reste sinueux, même pour les plus doués.

Dall’Oglio alerte : durer au haut niveau, le vrai défi

Derrière les anecdotes, le constat d’Olivier Dall’Oglio est sans détour : « Ce n’est pas un métier facile, footballeur. On peut faire la liste de tous ceux qui ont joué en sélection U17 avec la France et qui ont joué au mieux en L2 ou National. Ce n’est pas si simple, il faut durer. » Le coach rappelle que beaucoup de jeunes, pourtant internationaux, atteignent rarement l’élite, preuve que le talent ne suffit pas.

Pour l’AS Saint-Étienne, l’enjeu n’est pas seulement de révéler des talents, mais de les accompagner sans céder aux sirènes extérieures, tout en forgeant des hommes armés pour la durée. Un équilibre fragile, où chaque choix – qu’il s’agisse d’une titularisation prématurée ou d’un départ retardé – peut s’avérer décisif dans la trajectoire des N’Guessan ou Amougou.

Les réflexions de Dall’Oglio, mises en lumière par les trajectoires contrastées de ces jeunes, invitent à repenser la formation à la française. Entre rêve de Ligue 1 immédiat et nécessité de bâtir sur le temps long, la route vers le haut niveau demeure jonchée de défis aussi bien sportifs qu’humains. Un rappel, enfin, qu’à Saint-Étienne comme ailleurs, la préparation mentale et l’endurance restent aussi capitales que la technique et la précocité.

Les plus lus