ASSE : les Socios Verts relancent leur projet d’actionnariat

Après quatre ans de travail acharné, les Socios Verts passent du rêve à la réalité. Leur président, Jérémy Chatonnier, l’a confirmé ce mardi en conférence de presse : le projet d’actionnariat populaire à l’ASSE n’est plus une idée, mais bel et bien du concret.
Une petite révolution se prépare à l’ASSE ? Le 12 août dernier, le conseil d’administration du club forézien a validé l’agrément de cession des parts mises en vente par un actionnaire minoritaire – qui souhaite rester anonyme. Les supporters stéphanois ont désormais une opportunité historique : devenir actionnaires de leur club de cœur, pour une enveloppe totale de 150 000 euros (dont 120 000 pour les parts et 30 000 destinés au fonctionnement).
Un tournant historique pour le peuple vert
« À l’origine, quand le mouvement a été lancé il y a 4 ans, c’était pour sauver ce qui pouvait l’être. Depuis, nous avons fait du lobbying, auprès des supporters, des collectivités locales et de tout le microcosme des Verts », a rappelé hier le président de Socios Verts JérémyChatonnier en conférence de presse. Aujourd’hui, l’objectif est clair : permettre à l’intégralité du peuple vert d’entrer pour la première fois au capital d’un club qui, contrairement à d’autres expériences passées, est en bonne santé financière.
Même si la part du capital représentée par les Socios Verts ne pèsera « que » 0,1 % du club, l’impact symbolique est immense. « Ce petit bout de l’ASSE vaut cher pour les fans », insiste Chatonnier, déterminé à rassembler le plus grand nombre de participants possible.
Statues, fresques et mémoire collective
Les Socios ne veulent pas seulement posséder une fraction du club : ils veulent aussi ancrer leur action dans la mémoire collective. Parmi les premiers projets évoqués figurent l’érection de statues à la gloire de Roger Rocher et de Robert Herbin, mais aussi la possibilité pour les groupes de supporters de réaliser une fresque dans le stade. Objectif : « mettre de la couleur dans un stade trop bétonné » et rappeler que l’ASSE s’appuie sur une histoire forte pour construire son avenir.
Un projet inédit et incertain
À ce jour, 3 500 promesses de dons ont déjà été enregistrées. Mais le défi reste de taille : atteindre la barre des 150 000 euros d’ici le 10 septembre. Si la somme n’est pas réunie, les fonds seront intégralement reversés aux donateurs. En cas de raz-de-marée populaire, les projets (comme les statues) pourront voir le jour plus rapidement.
Chatonnier ne cache pas que l’ambition initiale était bien plus grande : atteindre 5 % du capital grâce à 42 000 socios apportant chacun une centaine d’euros. Un objectif repoussé, mais pas abandonné : « C’est difficile d’estimer la somme finale à ce stade. Nous sommes dans l’inédit du début à la fin. Mais c’est une opportunité unique pour que le peuple vert devienne actionnaire. »
Les supporters au cœur du futur du club
Au-delà de la symbolique, les Socios Verts disposeront d’un représentant à l’assemblée générale du club. Une première étape, avant peut-être d’accéder un jour au conseil d’administration. Et si le propriétaire actuel, Larry Tanenbaum, décidait de se retirer un jour, le mouvement espère déjà pouvoir peser davantage.
Pour Chatonnier, le message est clair : « Ce n’est pas seulement du supportérisme, c’est une nouvelle façon de soutenir l’ASSE. Nous voulons diffuser la culture des socios en France. Le modèle économique du foot est en crise, et donner plus de place aux supporters dans l’économie des clubs peut aider à les renforcer. »