OL : un ancien formateur explique pourquoi la formation lyonnaise a déraillé

Le maillot des 50 ans de l'OL.
Raphaël Nouet
8 octobre 2025

Formateur à l’OL pendant 34 ans, Cyrille Dolce a révélé pourquoi la formation du club rhodanienne n’était plus aussi productive qu’avant.

Après son âge d’or dans les années 90-2000, ce qui avait permis à l’OL de devenir le meilleur club français, la formation lyonnaise est rentrée dans le rang. Cyrille Dolce a expliqué pourquoi. Dans le podcast Sur la ligne, retranscrit par Le Progrès, celui qui a été formateur chez les Gones pendant 34 ans avance trois causes à un déclin qui semble réversible.

La première, c’est l’absence d’anciens joueurs du cru au sein des staff du centre de formation : « La transmission d’hommes qui ont joué ici en jeunes, en pros, et sont revenus pour assurer la continuité de cet héritage, comme les Broissard, Drevet, Olio, Valette, Paillot, Fréchet, Garde… Ensuite, des infrastructures stratégiques, et le vivier important en Rhône-Alpes, où les clubs bossent très bien ».

« En surclassant trop par exemple, le dribbleur ne saura plus dribbler »

La deuxième, c’est le déménagement du club et le fait que le centre de formation ne soit plus voisin du complexe des pros : « A Gerland, un jeune pouvait voir les pros. Certains de mes anciens joueurs me demandaient parfois de donner une de leurs paires de chaussures au meilleur joueur ou celui travaillant le mieux à l’école… Cela entretient ce rêve qu’on peut toucher du doigt. En délocalisant à Décines et à Meyzieu, on a cassé ce rêve, alors que c’est important d’avoir une famille unie ».

Enfin, il y a un problème avec les recrues et le surclassement : « Il y a vingt ans, le recrutement te proposait un joueur et tu décidais de le faire entrer dans l’effectif ou non après l’avoir emmené en tournoi, comme Anthony Martial ou Jordan Ferri par exemple. On les voyait sur des matchs de très haut niveau et on les voyait aussi vivre en dehors car ils étaient placés en famille d’accueil. Les dernières années, on signait des jeunes qu’on amenait ensuite en tournoi. Donc on nous les imposait. Mais j’ai vu des recrues parfois inférieures à des joueurs déjà au club, et ça me posait problème car il faut une égalité (de traitement) par rapport au terrain ».

« Souvent, on surclasse à foison, et les très bons joueurs, les très bonnes équipes ne gagnent plus. À l’OL, on m’a appris une chose : ne jamais perdre deux fois d’affilée. Or, il ne faut pas que le mental soit dans les chaussettes si tu enquilles trois ou quatre défaites. Il faut derrière se remettre dans un cycle positif. En surclassant trop par exemple, le dribbleur ne saura plus dribbler car il sera pris de vitesse par les défenseurs, dans les duels, et sera dans l’évitement, donc il va perdre au départ ce qu’il avait en force, sa capacité de dribble. »

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