OM : Benatia dévoile enfin toute la vérité sur l’affaire Rabiot ! 

OM : Benatia dévoile enfin toute la vérité sur l’affaire Rabiot ! 
Bastien Aubert
16 septembre 2025

Le départ d’Adrien Rabiot de l’OM continue d’agiter les travées du Vélodrome et les vestiaires marseillais. À l’heure où le club tente de se reconstruire, Medhi Benatia, directeur sportif de l’OM, revient avec émotion et lucidité sur les dessous d’un dossier explosif, marqué par l’emprise familiale et un choix de club qui a surpris jusque dans l’entourage du joueur. Entre regrets humains et nécessité de tourner la page, plongée au cœur des secousses d’une affaire qui a redéfini l’avenir du club et du milieu de terrain tricolore.

La bagarre qui a tout changé au sein de l’OM

Le 15 août dernier, après une défaite à Rennes, l’atmosphère s’électrise dans les couloirs du vestiaire olympien. À la surprise générale, une altercation éclate entre Adrien Rabiot, international français, et le jeune ailier anglais Jonathan Rowe. Ce dérapage interne va immédiatement bouleverser les plans des dirigeants alors que l’intégration de Rowe, fraichement arrivé de Norwich City et considéré comme l’une des promesses de l’effectif, était encore dans toutes les têtes. Le vestiaire est sous le choc ; les deux joueurs sont immédiatement écartés, laissant planer un sentiment de malaise sur un groupe qui espérait pourtant s’appuyer sur l’expérience de Rabiot pour la saison 2025-2026.

« Sa famille s’en est mêlée » : Benatia regrette l’escalade

Dans un entretien sans filtre accordée au Monde, Medhi Benatia confie son amertume face à la tournure prise par l’affaire. Son regret est palpable : « Je suis très proche d’Adrien, que j’aime beaucoup. Malheureusement, il y a eu cet événement qui, pour moi, est allé trop loin, et a ensuite dégénéré quand sa famille s’en est mêlée… C’est regrettable, parce que c’est une belle personne et un grand professionnel. » Son constat témoigne d’un profond désarroi : « On aurait aimé que ça se règle de façon différente. Humainement, je suis juste triste de ne plus le voir en arrivant ici… Voilà, je ne lui souhaite que du bon. »

Côté famille, l’incompréhension est tout aussi vive, en particulier via la voix de sa mère et conseillère, Véronique Rabiot : « Qu’est-ce que ça veut dire, ‘violence inouïe’ ? Personne n’a été blessé, personne n’est allé à l’hôpital… Je ne comprends pas bien. » Les positions se figent, chaque camp campant sur ses arguments. Ce climat pesant contribue à précipiter la rupture, là où, initialement, le club envisageait de conserver Rabiot au sommet de son projet sportif.

Le choix de transférer Rabiot : décision et explications

La césure, inévitable, pousse la direction à trancher. D’abord pensant à réintégrer son milieu de terrain vedette, le club doit finalement se résoudre à la transaction. « Je n’avais qu’une envie en tête : fermer la parenthèse, pour ne pas traîner le dossier toute l’année », explique Benatia, pointant la volonté d’éviter un feuilleton long et délétère pour l’OM. Il confie avoir longuement échangé avec le joueur, percevant à la fois son attachement au club et une certaine lassitude face à la situation : « Il estimait avoir fait le maximum pour recoller les morceaux… Donc c’était mieux d’envisager son départ. »

Ce contexte complexe s’inscrit dans la lignée de la gestion difficile de la situation de Rabiot à Marseille avant son transfert. Malgré son attachement à l’OM, la rupture restait quasiment inévitable.

Un départ encadré par un gentlemen agreement

Si la tension était forte, le respect mutuel a bel et bien guidé la sortie du dossier. Benatia révèle un détail important : « Il y avait une sorte de gentlemen agreement dans son contrat. » Un accord tacite permettait à Rabiot de partir pour une indemnité très réduite jusqu’à la fin du mois de juillet, reconnaissance pour avoir rejoint l’OM gratuitement et accepté un salaire bien en deçà de sa valeur réelle. Finalement, le transfert vers l’AC Milan se conclut au-dessus du montant minimal – 7 millions d’euros – mais demeure raisonnable.

Dans ce climat de tension, le club marseillais a tenu à préserver la dignité de tous, en témoignant de l’estime envers Rabiot malgré la rupture. Pour autant, le départ a laissé pantois l’entourage du joueur, entre incompréhension et frustration de ne pas avoir pu solder l’affaire « en interne ». Les supporters, eux, ont pu percevoir ce passage de témoin comme la fin d’une ère sportive et émotionnelle à l’OM.

Pour se projeter sur la suite de la carrière du milieu, les débuts réussis de Rabiot à Milan ne passent pas inaperçus auprès des observateurs du football européen.

La dimension humaine au cœur du dossier Rabiot

Au final, ce feuilleton n’est pas qu’une chronique sportive, il porte aussi la marque d’une aventure humaine intense, où attachements, relations personnelles et logique professionnelle s’entrechoquent. « Humainement, je suis juste triste », confie Benatia, rappelant la dimension affective qui a précédé puis accompagné la séparation. Si la blessure reste vive, il y a, dans les propos du directeur sportif, une volonté de préserver l’avenir du club et d’éviter que les rancœurs ne stagnent dans le vestiaire ou dans la ville.

Le club, qui a tenté jusqu’au bout d’éviter l’escalade, doit désormais avancer et construire un nouveau projet. Les secousses sont violentes, mais une page se tourne, sans vainqueur ni vaincu, sinon la nécessaire exigence de stabilité et d’unité dans les périodes troublées. Pour explorer le point de vue du joueur sur cette séquence, il est d’ailleurs possible de revenir sur la réaction d’Adrien Rabiot à l’affaire Rowe.

Et maintenant ? Le défi est clair : reconstruire, rassembler et apprendre de ce dossier, pour que l’expérience Rabiot à Marseille ne soit pas seulement un souvenir amer, mais aussi le point de départ d’une réflexion collective sur la gestion humaine au cœur du haut niveau.

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